La prévention primale
À celles et ceux qui vont "donner la vie", à leurs proches, aux citoyens et élus:
le piètre état de santé des sociétés modernes les plus inégalitaires [21] pourrait avoir pour cause pérenne le stress sociétal auquel sont soumis les adultes en âge de procréer [1, 2]. La prévention primale remédie à cet état de fait tout en contribuant au changement.
De quoi s'agit-il ?
Relèvent de la prévention primale toutes mesures anticipées que prennent les nouveaux parents pour se garantir du stress chronique pendant la période primale de leur enfant à venir. De telles mesures visent à protéger celui-ci, pendant les quelque vingt-et-un mois décisifs qui suivent sa conception, d'impacts de nature épigénétique aux conséquences défavorables et d'une portée encore largement méconnue [3]. Il en va du bon développement primal de sa personnalité et de sa résilience [5], jusqu'à son état de santé sa vie durant [4, 37]. Des observations chez l'humain [102, 105, 114, 11] – comme d'ailleurs chez d'autres primates et mammifères [115, 1, 116, 4, 117] – viennent aujourd'hui confirmer une intuition partagée par de nombreux cliniciens au cours de l'histoire.
Nouveau savoir
Un nouveau savoir vient en effet nous dessiller les yeux. Il émerge des sciences fondamentales du vivant, en particulier d'une branche de la biologie moléculaire, l'épigénétique. Il nous révèle l'importance primordiale pour chacun, quel que soit son patrimoine génétique, de ce dont il va bénéficier - ou au contraire souffrir - du fait de ses échanges avec son environnement intime dès sa conception. La découverte de la précocité et de l'intensité de ces interactions primales pointe ce que nous devrions d'ores et déjà considérer comme un impératif: nous donner les moyens d'accorder à l'enfant à venir, dès sa conception, et sans restriction au moins jusqu'à son premier anniversaire, une attention soutenue et une présence affective sécurisante.
Il est temps
Il est temps que nos sociétés d'abondance se réapproprient le contrôle des coûts de la santé. Elles le peuvent en commençant par instaurer des congés maternité et paternité adéquats. Mais tôt ou tard, un système de trêves professionnelles d'une vingtaine de mois accessible aux nouveaux parents pourra s'avérer essentiel. En attendant, la plupart des nouveaux parents qui veulent d'ores et déjà pratiquer la prévention primale n'ont guère d'autre choix que de solliciter de l'aide autour d'eux. Je souhaite qu'afin de motiver leurs proches, ils trouvent ici de quoi les informer.