La passion et la fin de l’ignorance
Songeant au ravissement que nous éprouvons parfois du simple fait d’être vivant, je pourrais adresser sans arrière-pensée un clin d’œil de connivence à toute personne qui, dans l'état de passion amoureuse, s’écrierait que la nature fait bien les choses. S’il n’était qu’elle les fait presque trop bien, la physiologie sous-jacente aux pulsions érotiques pendant ce printemps de l'amour n'étant que trop favorable à la procréation. Cette physiologie de la passion amoureuse éclaire la puissance de l’instinct de reproduction et souligne combien la contraception est hélas toujours justifiée en l'état actuel de notre culture.
Quant à la physiologie du développement pendant la période primale de la vie, l’essentiel nous avait échappé jusqu’à l’approche du nouveau millénaire. Plus grave, en ne prêtant qu’une attention distraite aux modifications physiologiques qui fondent les instincts de maternité et de paternité [122], nous avons continué de penser qu’à l’instar de l’instinct de reproduction ils allaient de soi, voire qu’ils relevaient du simple bon sens [12]. Malheureusement, en dépit d'observations pertinentes qui ont débuté dès la première moitié du siècle passé [13], nous continuons d'éluder la question des conditions nécessaires à la préservation du rôle cardinal de ces instincts chez les nouveaux parents.
Heureusement, depuis quelque temps un voile se lève. Les développements de la biologie moléculaire devraient permettre aux professionnels de comprendre comment et à quel point la physiologie de la vie primale conditionne la santé et l’épanouissement du futur adulte. Pour avoir pesé les implications sociales et économiques de ce nouveau savoir, lequel vient corroborer ce que nous suggérait déjà une expérience clinique vieille de plus d’un siècle en médecine psychiatrique [14], plus récente en médecine somatique [15], nous devons d'ores et déjà conclure à la nécessité d'améliorer la qualité du confort fœtal et de l’environnement affectif néonatal aujourd’hui menacée. Œuvrer dans ce sens dans notre propre intérêt et celui des générations à venir est une utopie à portée de main. Preuve en est le mouvement déjà amorcé, même aux États-Unis où les congés parentaux étaient longtemps restés pratiquement inexistants [16].
Voici une réflexion tirée du rapport intitulé Concepts clés, le stress toxique, émanant du Centre d'étude du développement de l'enfant déjà cité: «Le futur de toute société dépend de son aptitude à promouvoir le sain développement de la génération suivante. Des recherches extensives en biologie du stress montrent aujourd’hui que ce sain développement peut être dévoyé par une activation excessive et prolongée des systèmes de réponse au stress dans tout l’organisme, avec des effets dommageables sur le comportement et l’apprentissage [17]». Les nouveaux parents sont et seront ceux qui – après "la fin de l'ignorance" [117] – assureront à leur progéniture un environnement primal adéquat.
Quant à la physiologie du développement pendant la période primale de la vie, l’essentiel nous avait échappé jusqu’à l’approche du nouveau millénaire. Plus grave, en ne prêtant qu’une attention distraite aux modifications physiologiques qui fondent les instincts de maternité et de paternité [122], nous avons continué de penser qu’à l’instar de l’instinct de reproduction ils allaient de soi, voire qu’ils relevaient du simple bon sens [12]. Malheureusement, en dépit d'observations pertinentes qui ont débuté dès la première moitié du siècle passé [13], nous continuons d'éluder la question des conditions nécessaires à la préservation du rôle cardinal de ces instincts chez les nouveaux parents.
Heureusement, depuis quelque temps un voile se lève. Les développements de la biologie moléculaire devraient permettre aux professionnels de comprendre comment et à quel point la physiologie de la vie primale conditionne la santé et l’épanouissement du futur adulte. Pour avoir pesé les implications sociales et économiques de ce nouveau savoir, lequel vient corroborer ce que nous suggérait déjà une expérience clinique vieille de plus d’un siècle en médecine psychiatrique [14], plus récente en médecine somatique [15], nous devons d'ores et déjà conclure à la nécessité d'améliorer la qualité du confort fœtal et de l’environnement affectif néonatal aujourd’hui menacée. Œuvrer dans ce sens dans notre propre intérêt et celui des générations à venir est une utopie à portée de main. Preuve en est le mouvement déjà amorcé, même aux États-Unis où les congés parentaux étaient longtemps restés pratiquement inexistants [16].
Voici une réflexion tirée du rapport intitulé Concepts clés, le stress toxique, émanant du Centre d'étude du développement de l'enfant déjà cité: «Le futur de toute société dépend de son aptitude à promouvoir le sain développement de la génération suivante. Des recherches extensives en biologie du stress montrent aujourd’hui que ce sain développement peut être dévoyé par une activation excessive et prolongée des systèmes de réponse au stress dans tout l’organisme, avec des effets dommageables sur le comportement et l’apprentissage [17]». Les nouveaux parents sont et seront ceux qui – après "la fin de l'ignorance" [117] – assureront à leur progéniture un environnement primal adéquat.