Prévention primale

  • Prévention primale
  • QUI, POURQUOI
  • Une éclaircie
    • La passion et la fin de l’ignorance
    • Mais des réticences tenaces!
    • Une observation révélatrice
    • Le nouvel éclairage
    • La synthèse
    • Trois types d'exemple
    • Notre tâche
  • La menace globale
    • A quoi joue notre espèce
    • Une thermodynamique du vivant
    • Mais chacun tient la clé !
    • Une économie massive
    • Un carcan culturel
    • Faire sauter ce carcan
  • Ouvrir une voie
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Notre tâche

Nous devons revendiquer l'accès à l'information non biaisée à laquelle nous avons droit en tant que citoyens responsables. Premièrement parce que nous devons comprendre combien il importe, pour les enfants de demain, que les mères qui vont les concevoir comprennent comment elles vont leur assurer un environnement humoral-tactile-affectif favorable pendant leur période primale. Deuxièmement parce que, bien qu'une Suzanne Arms [128] l'ait encore si bien redit lors d'une interview avec Jeff Smith (https://www.youtube.com/watch?v=PCtCuOmz4fY), "nous sommes [encore] en train de créer des humains qui détruisent le monde". En effet, les femmes et les médecins sont [encore] victimes d'un système qui ignore la prévention primale pour l'évidente raison que les bénéficiaires d'un secteur hypertrophié de l'économie globalisée ont depuis longtemps abandonné le bien commun.

Nous devrons donc poursuivre et approfondir la réflexion sur la base de nos expériences propres, comme des nouvelles observations qui seront publiées dans la littérature spécialisée et dont quelques médias fiables sauront peut-être se faire l’écho. Une mise en garde, toutefois, s'impose: jusqu’ici en tout cas, les connaissances fondamentales en épigénétique sont largement noyées dans un flot continu de publications "consensuelles", tant biomédicales que dans la presse grand public, où les informations se limitent à ce que notre culture n'accueille que trop facilement (voir p. ex. http://portail.naissance.asso.fr/docs/cul-de-sac.htm#en). Par exemple, on y relève que l'épigénétique va nous orienter sur l’alimentation idéale de la femme enceinte [41], qu’elle nous permettrait de créer des médicaments qui pourraient influencer les gènes impliqués dans certaines maladies [42], ou encore – comme tout récemment sous le titre Un pas vers le pacemaker biologique [43] – qu’elle rendrait possible chez l’adulte l’usage d’un gène qui normalement n’est activé que pendant le développement embryonnaire. Sans nier l'intérêt de prouesses réparatrices à venir, je souhaite insister ici sur le fait que ces médias n’ont pas encore pu mettre à portée de tous, faute d'y avoir eux-même un accès non biaisé, la connaissance centrale révélée par les développements de l'épigénétique, à savoir que l'environnement intime auquel est soumis un être humain pendant la période primale de sa vie nous concerne tous.

L’enjeu ici est immense. Comment donc l’importance d'une stratégie de prévention primale, qui tôt ou tard s’imposera (ne serait-ce que sur le plan de l’économie communautaire), a-t-elle pu échapper jusqu’ici aux responsables directs et politiques de la santé publique ? En particulier en Suisse où, ainsi qu'en témoignait récemment la directrice de l'Institut de Médecine Sociale et Préventive depuis 2017, sur une moyenne de quelque 750 CHF que chacun doit dépenser chaque mois pour sa santé, la part dévolue à l'ensemble des formes de prévention n'est que de 20 CHF [124]. La question trouvera peut-être sa réponse dans la suite de cet exposé où, tant bien que mal, je me suis efforcé de suivre cette injonction de Tchouang-tseu : «Plutôt que de soutenir ce que l’autre rejette et de rejeter ce que l’autre soutient, tâchons d’y voir clair» [44]. Toutefois, selon une autre injonction, celle de Buckminster Fuller [45], je ne puis guère qu'encourager le lecteur à faire usage du meilleur instrument qui soit: son pouvoir personnel d'observer.
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