Prévention primale

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Une observation révélatrice

Plus l’inégalité est grande, dans une société évoluée, plus la communauté en souffre dans toutes ses composantes.

La vaste étude d’épidémiologie sociale de nos sociétés industrielles, dites d’abondance, menée par Wilkinson et Pickett [21], révèle une corrélation indéniable entre, d'une part, une série d’indices témoignant de la santé d’une population, et d'autre part l'inégalité des revenus individuels – après impôts et aides sociales – dans cette même population. Plus grande est cette inégalité, plus l’état de santé au sens large est alarmant pour tous, âges et statuts sociaux confondus. 

Les critères retenus comme étant symptomatiques de la mauvaise santé d’une société étaient les suivants : perte de confiance des citoyens entre eux, fréquence élevée de maladies mentales (incluant les addictions à l’alcool et aux drogues), diminution de l’espérance de vie et taux élevé de mortalité infantile, fréquence de l’obésité, mauvaises performances scolaires et à l’apprentissage en général, incidence élevée de grossesses chez des adolescentes, d’homicides, d’emprisonnements, et faible mobilité sociale. Dans cette étude, l’index caractérisant l’inégalité dans une population donnée a été défini comme étant la différence moyenne absolue entre la tranche de 20% supérieure et la tranche de 20% inférieure des revenus.

Dans le but de confirmer cette observation inattendue, les auteurs ont, dans un second temps, choisi de restreindre le champ de l'étude, en confrontant non plus les vingt-et-une sociétés industrialisées qu’ils avaient initialement recensées mais les cinquante États des États-Unis d’Amérique. Résultat : à échelle différente, constat identique.

Comme chacun sait, corrélation n’est pas raison. Aussi, afin de proposer une explication plausible de ce qu'ils avaient si bien mis en évidence, Wilkinson et Pickett ont-ils avancé l’hypothèse selon laquelle un stress sociétal généré par l'inégalité des revenus tend à renforcer les nombreux processus – connus [21, 22] ou encore inconnus – causes de souffrances, maladies et comportements déviants les plus divers, quel que soit l'âge et même le statut économique des individus.

Toutefois, par le nouvel éclairage qu'il porte sur les résultats d'observation épidémiologique, le nouveau savoir en sciences fondamentales du vivant m'incite à proposer une hypothèse plus explicite.
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