Faire sauter ce carcan
Connaître les outils de la «fabrication du consentement» [79], c’est déjà vouloir se libérer du consentement.
Un premier outil est celui de la domestication des futurs consommateurs: exposition jubilatoire des biens de consommation de tous ordres par une publicité invasive, parallèlement à une éducation scolaire éveillant tôt la nécessité d’accéder un jour à une activité rémunératrice qui permette de se les procurer. A l’aube de l’ère industrielle, Adalbert Stifter déplorait déjà: «Nos conditions sociales sont devenues telles que la satisfaction de nos besoins matériels exige un grand investissement. De là vient que les jeunes gens, avant d’accéder à la connaissance de soi, se voient poussés vers des carrières qui leur assurent les moyens de satisfaire aux besoins mentionnés. Il n’est pas ici question de métier. C’est grave, très grave et l’humanité devient toujours plus moutonnière» [80].
Un deuxième outil est celui de la diffusion du savoir s’adressant au grand public, orchestrée à son insu (et souvent même à l’insu des personnes chargées d’orchestrer cette diffusion) dans le sens du maintien, voire du renforcement d’un consensus proprement débilitant. Quoi qu’il en soit, nous sommes «en permanence soumis à des formes douces, mais très efficaces, de propagandes médiatiques qui modèlent à notre insu nos représentations et nos opinions […], et dans notre vie sociale […], nous construisons à notre insu également un grand nombre de nos croyances et de nos valeurs» [81].
Un troisième outil est celui de la formation professionnelle, orientée au détriment de la pensée créatrice vers la seule productivité. Lorsque la formation cultive la capacité de produire des services et des biens de consommation, elle assure le règne du conformisme et de ses pires conséquences pour la plupart des humains. A cet égard, les formations aux professions de la santé sont particulièrement représentatives, en particulier le fameux "training" en santé publique proposé à de jeunes gens ayant trop peu de maturité, au sortir de leurs premières expériences post-universitaires, pour avoir un regard critique sur ce que la pensée unique tend à leur inculquer. Il vous suffira, pour vous en convaincre, de rechercher via Google : Training in Public Health, ou SSPH+ PhD Program in Public Health, et d’examiner la politique de recrutement et le contenu de programmes «orientés sur la pratique et qui [prétendument] s’appuient sur des concepts d’avenir».
Il est à peine croyable qu’aucune des cinquante-deux institutions de santé publique réunies pour former l’Alliance pour la santé en Suisse, qui a pour objectif déclaré de «renforcer la prévention des maladies et la promotion de la santé», ne se préoccupe des conditions de vie des futurs parents. Il faut dire que sous l’emprise de sa branche de production s’est développé un "langage de la santé publique": une authentique langue de bois que ne perçoivent comme telle ni les professionnels qui la pratiquent, ni les citoyens, ni même leurs élus que pourtant elle rend perplexes. Perplexes au point que les politiciens finissent par solliciter la présence aux chambres, pendant leurs débats, d'experts sensés les éclairer [82]. Au reste, n'en est-il pas de même pour la santé publique mondiale ? Car «Depuis que l’OMS et le Forum économique mondial (WEF) publient des rapports sanitaires ensemble, les priorités de santé publique globales répondent plus aux intérêts des marchés qu’aux réels besoins – notamment des pays pauvres» [83].
Un premier outil est celui de la domestication des futurs consommateurs: exposition jubilatoire des biens de consommation de tous ordres par une publicité invasive, parallèlement à une éducation scolaire éveillant tôt la nécessité d’accéder un jour à une activité rémunératrice qui permette de se les procurer. A l’aube de l’ère industrielle, Adalbert Stifter déplorait déjà: «Nos conditions sociales sont devenues telles que la satisfaction de nos besoins matériels exige un grand investissement. De là vient que les jeunes gens, avant d’accéder à la connaissance de soi, se voient poussés vers des carrières qui leur assurent les moyens de satisfaire aux besoins mentionnés. Il n’est pas ici question de métier. C’est grave, très grave et l’humanité devient toujours plus moutonnière» [80].
Un deuxième outil est celui de la diffusion du savoir s’adressant au grand public, orchestrée à son insu (et souvent même à l’insu des personnes chargées d’orchestrer cette diffusion) dans le sens du maintien, voire du renforcement d’un consensus proprement débilitant. Quoi qu’il en soit, nous sommes «en permanence soumis à des formes douces, mais très efficaces, de propagandes médiatiques qui modèlent à notre insu nos représentations et nos opinions […], et dans notre vie sociale […], nous construisons à notre insu également un grand nombre de nos croyances et de nos valeurs» [81].
Un troisième outil est celui de la formation professionnelle, orientée au détriment de la pensée créatrice vers la seule productivité. Lorsque la formation cultive la capacité de produire des services et des biens de consommation, elle assure le règne du conformisme et de ses pires conséquences pour la plupart des humains. A cet égard, les formations aux professions de la santé sont particulièrement représentatives, en particulier le fameux "training" en santé publique proposé à de jeunes gens ayant trop peu de maturité, au sortir de leurs premières expériences post-universitaires, pour avoir un regard critique sur ce que la pensée unique tend à leur inculquer. Il vous suffira, pour vous en convaincre, de rechercher via Google : Training in Public Health, ou SSPH+ PhD Program in Public Health, et d’examiner la politique de recrutement et le contenu de programmes «orientés sur la pratique et qui [prétendument] s’appuient sur des concepts d’avenir».
Il est à peine croyable qu’aucune des cinquante-deux institutions de santé publique réunies pour former l’Alliance pour la santé en Suisse, qui a pour objectif déclaré de «renforcer la prévention des maladies et la promotion de la santé», ne se préoccupe des conditions de vie des futurs parents. Il faut dire que sous l’emprise de sa branche de production s’est développé un "langage de la santé publique": une authentique langue de bois que ne perçoivent comme telle ni les professionnels qui la pratiquent, ni les citoyens, ni même leurs élus que pourtant elle rend perplexes. Perplexes au point que les politiciens finissent par solliciter la présence aux chambres, pendant leurs débats, d'experts sensés les éclairer [82]. Au reste, n'en est-il pas de même pour la santé publique mondiale ? Car «Depuis que l’OMS et le Forum économique mondial (WEF) publient des rapports sanitaires ensemble, les priorités de santé publique globales répondent plus aux intérêts des marchés qu’aux réels besoins – notamment des pays pauvres» [83].